L’Honneur
nous échoit au nom l’association Volontaire pour la défense des droits des
Prisonniers « AVDP » en sigle
dont nous assurons la
coordination nationale,
de prononcer un mot de circonstance en ce jour
de remise de certificats aux lauréats
de l’année scolaire 2012-2013.
En
effet, mesdames, messieurs, distinguées invités, auguste assemblée, je voudrais
profiter de cette occasion pour passer en revue de quelques actions que l’AVDP mène en faveur des personnes placées
sous main de justice en particulier et
de la personne humaine en général :
-L’AVDP
Assure des actions d’identification des prévenus sans assistance,
-
écoute et oriente, assiste juridiquement ;
-Mène des missions d'information, d’éducation et de vulgarisation du Code de procédure pénale,
de la loi pénitentiaire, du code pénal et d’autres instruments juridiques en
vigueur au Burundi ;
- Informe tout citoyen s'interrogeant sur le droit qui régit la vie
quotidienne des personnes privées de liberté et la
préparation de leur sortie de prison ;
-Renforce
les capacités des personnes détenues à faire valoir leurs droits devants les
magistrats ;
-Assure
la Vulgarisation des conventions et traités internationaux relatifs aux droits des détenus ;
-Offre l’Assistance sociale et matériel des prisonniers.
-Informe et sensibilise les citoyens à la réalité très
complexe du monde carcéral pour le droit à la dignité des personnes détenues.
-Mène des actions de sensibilisation et de prévention du
VIH/SIDA en milieu pénitentiaire.
- Observe, Répertorie, alerte et dénonce des cas de
violation des droits de l’Homme en général et des personnes détenues en
particulier (détention illégale et arbitraire, garde à vue prolongée,
détentions préventives abusives et prolongés, la torture et les
exécutions extrajudiciaires,…)
-Fait connaitre aux personnes incarcérées les droits
fondamentaux des prisonniers : les différentes étapes de la vie carcérale -
entrer en prison, être jugé, vivre en prison, faire respecter leurs droits,
sortir de prison;
- mène des contacts avec les autorités judiciaires et
administratives pour rétablir les victimes dans leurs droits ;
- Assure des formations visant à la réinsertion, la
réintégration sociale et économique des personnes vulnérables, des détenus et
ex-détenus en vue de lutter contre la récidive.
*Considérant que le plus sûr
moyen de faire cesser un manquement au droit ou un dysfonctionnement est de le
rendre public, l'action de l'AVDP porte
sur la médiatisation des carences, et manquements des institutions pénitentiaires ;
*L'AVDP œuvre concrètement à la
réduction du nombre des victimes en agissant pour le respect des droits et de
la dignité de la personne détenue ;
* L'AVDP prône pour
la réduction de la population carcérale,
l’accès au droit, la réduction de l'échelle des peines, le développement
d'alternatives aux poursuites pénales et de substituts aux sanctions privatives
de liberté.
* Assure la mise en place et l’animation des
observateurs communaux (3 observateurs par commune) et une antenne au niveau de
chaque province.
* Assurer des visites régulières dans les
cachots des communes, des cachots
de Commissariat de police au niveau des parquets de la
province, de Police de Sécurité Intérieur, de la Bureau Spéciale de Recherche,
de la Police Judiciaire, des Brigades afin d’observer les cas de détentions
illégales.
* Organise ponctuellement des visites dans
les 11 maisons pénitentiaires à savoir
Ngozi, Muyinga, Rutana, Ruyigi, Bubanza,
Gitega, Muramvya, Bujumbura, Bururi, et Rumonge.
Les cérémonies de remise de certificats aux
lauréats auxquelles l’AVDP a le privilège de décerner concorde à notre
programme de Réinsertion sociale et
économique des ex-prisonniers et détenus, de Formation, de suivi et éducation civique et sociale des
ex-prisonniers et détenus.
Si
une peine de prison implique la privation de la liberté mais dans le monde
entier, elle signifie également la violation et la privation de nombreux autres
droits de la personne y compris le droit à l’éducation. Or l’accès à
l’éducation des adultes n’est pas seulement un droit fondamental, il est aussi
une étape cruciale vers la reconversion et la réinsertion des détenus.
Cependant,
l’AVDP soutient favorablement la scolarisation des mineurs en prison et
l’apprentissage d’un métier pour les détenus
car tous les enfants ont droits à l’éducation notamment à l’enseignement
primaire gratuit selon la Convention relative aux droits de l’enfant, art.28, la
charte africaine des droits de l’homme et des peuples, art.11 ainsi que la Constitution de la République du
Burundi de 2005 dans ses Articles 19 et 30.
Pourtant
les enfants mineurs qui se trouvent en prison au Burundi sont retirés du
système scolaire suite à leur emprisonnement, car la prison et le système
pénitentiaire burundais ne pouvant leur garantir
aucune possibilité d’éducation et
la réinsertion sociale.
Cependant,
les prisons sont d’avantage des lieux de
formation entre pair à la délinquance.
La
scolarisation, la formation, l’apprentissage d’un métier et l’aide au
développement d’activités génératrices de revenus sont donc des mesures
minimales à mettre en place pour contrer ces effets pervers.
Le
fait d’être privé de toute activité durant leur détention, incapables de
subvenir à leurs besoins ou à ceux de
leur famille en gagnant de l’argent, certains de ces jeunes considèrent que ce
temps passé en prison est plutôt le moment de se réconcilier avec l‘apprentissage d’un métier.
Les
membres de l’AVDP sont très disposés à dispenser la formation en informatique
de qualité à tous les autres
candidats détenus à condition de la
disponibilité du matériel d’apprentissage. Outre, l’exercice d’un droit
fondamental cela leur permettra de transmettre de nouvelles compétences, de
mettre à jour leurs compétences professionnelles antérieures, de développer
diverses connaissances, de renforcer leurs capacités afin de préparer leur future réinsertion sociale et lutter contre la
récidive.
L’AVDP termine en émettant quelques recommandations à l’endroit du gouvernement burundais à
travers l’administration pénitentiaire et tous les autres acteurs intervenant dans le milieu carcéral à savoir :
-Favoriser un cursus scolaire à l’intérieur
des prisons identique à celui du milieu libre
- faciliter l’accès au savoir des détenus (bibliothèques,
nouvelles technologies éducatives, pratique culturelles et socio-éducatives)
- stimuler les jeunes détenus à l’esprit de créativité des activités
génératrices de revenus ;
-mettre à la disposition des jeunes en prison
une salle de détente ;
- Améliorer les conditions de vie des mineurs
en prison et de la population carcérale en général ;
-Faire intégrer l’éducation des mineurs en
prison dans le programme d’éducation nationale ;
Car
chacun et chacune d’entre nous peut connaître un jour ou l’autre la
prison au cours de sa vie.
Vive la justice pour tous, vive la solidarité mutuelle et vive la vie digne et libre de tous les
hommes !
Je
vous remercie