dimanche 8 septembre 2013

MOT DE CIRCONSTANCE POUR LA REMISE DE CERTIFICATS AU LAUREATS PRISONNIERS MARQUANT LA CLOTURE LE L’ANNEE SCOLAIRE 2012-2013 EN DATE DU 30 AOÛT2013


L’Honneur nous échoit au nom l’association Volontaire pour la défense des droits des Prisonniers « AVDP » en sigle  dont nous  assurons la coordination nationale,
 de prononcer un mot de circonstance en ce jour de remise de certificats aux lauréats   de l’année scolaire 2012-2013.

En effet, mesdames, messieurs, distinguées invités, auguste assemblée, je voudrais profiter de cette occasion pour passer en revue de quelques actions  que  l’AVDP mène en faveur des personnes placées sous main de justice  en particulier et de la personne humaine en général :

-L’AVDP Assure des actions d’identification des prévenus sans assistance,
- écoute et oriente, assiste juridiquement ;

-Mène des missions d'information,  d’éducation et de vulgarisation du Code de procédure pénale, de la loi pénitentiaire, du code pénal et d’autres instruments juridiques en vigueur au Burundi ;

- Informe tout citoyen s'interrogeant sur le droit qui régit la vie quotidienne des  personnes privées de liberté et la préparation de leur sortie de prison ;

-Renforce les capacités des personnes détenues à faire valoir leurs droits devants les magistrats ;
-Assure la Vulgarisation des conventions et traités internationaux relatifs aux droits des détenus ; 
-Offre l’Assistance sociale et matériel des prisonniers.  

-Informe et sensibilise les citoyens à la réalité très complexe du monde carcéral pour le droit à la dignité des personnes détenues.
-Mène des actions de sensibilisation et de prévention du VIH/SIDA en milieu pénitentiaire.
- Observe, Répertorie, alerte et dénonce des cas de violation des droits de l’Homme en général et des personnes détenues en particulier (détention illégale et arbitraire, garde à vue prolongée, détentions préventives abusives et prolongés,  la torture et les exécutions extrajudiciaires,…)
-Fait connaitre aux personnes incarcérées les droits fondamentaux des prisonniers : les différentes étapes de la vie carcérale - entrer en prison, être jugé, vivre en prison, faire respecter leurs droits, sortir de prison;
- mène des contacts avec les autorités judiciaires  et administratives pour rétablir  les victimes dans leurs droits ;
- Assure des formations visant à la réinsertion, la réintégration sociale et économique des personnes vulnérables, des détenus et ex-détenus en vue de lutter contre la récidive.
*Considérant que le plus sûr moyen de faire cesser un manquement au droit ou un dysfonctionnement est de le rendre public, l'action de l'AVDP porte  sur la médiatisation des carences, et manquements  des institutions pénitentiaires ;

*L'AVDP œuvre concrètement à la réduction du nombre des victimes en agissant pour le respect des droits et de la dignité de la personne détenue ;
* L'AVDP prône  pour  la réduction de la population carcérale,  l’accès au droit, la réduction de l'échelle des peines, le développement d'alternatives aux poursuites pénales et de substituts aux sanctions privatives de liberté.

* Assure la mise en place et l’animation des observateurs communaux (3 observateurs par commune) et une antenne au niveau de chaque province.

* Assurer des visites régulières dans les cachots des communes,  des cachots de  Commissariat de police  au niveau des parquets  de  la province, de Police de Sécurité Intérieur, de la Bureau Spéciale de Recherche, de la Police Judiciaire, des Brigades afin d’observer les cas de détentions illégales.

* Organise ponctuellement des visites dans les 11 maisons pénitentiaires à savoir
Ngozi, Muyinga, Rutana, Ruyigi, Bubanza, Gitega, Muramvya, Bujumbura, Bururi, et Rumonge.

Les cérémonies de remise de certificats  aux  lauréats auxquelles l’AVDP a le privilège de   décerner concorde à notre  programme de Réinsertion sociale et économique des ex-prisonniers et détenus, de Formation,  de suivi et éducation civique et sociale des ex-prisonniers et détenus.

Si une peine de prison implique la privation de la liberté mais dans le monde entier, elle signifie également la violation et la privation de nombreux autres droits de la personne y compris le droit à l’éducation. Or l’accès à l’éducation des adultes n’est pas seulement un droit fondamental, il est aussi une étape cruciale vers la reconversion et la réinsertion des détenus.

Cependant, l’AVDP soutient favorablement la scolarisation des mineurs en prison et l’apprentissage d’un métier pour les détenus  car tous les enfants ont droits à l’éducation notamment à l’enseignement primaire gratuit selon la Convention relative aux droits de l’enfant, art.28, la charte africaine des droits de l’homme et  des peuples, art.11 ainsi que la Constitution de la République du Burundi de 2005 dans ses Articles 19 et 30.

Pourtant les enfants mineurs qui se trouvent en prison au Burundi sont retirés du système scolaire suite à leur emprisonnement, car la prison et le système pénitentiaire burundais ne  pouvant  leur garantir  aucune possibilité d’éducation et  la réinsertion sociale.
Cependant, les prisons sont d’avantage  des lieux de formation entre pair à la délinquance.
La scolarisation, la formation, l’apprentissage d’un métier et l’aide au développement d’activités génératrices de revenus sont donc des mesures minimales à mettre en place pour contrer ces effets pervers.

Le fait d’être privé de toute activité durant leur détention, incapables de subvenir à leurs  besoins ou à ceux de leur famille en gagnant de l’argent,   certains de ces jeunes considèrent que ce temps passé en prison est plutôt le moment de se réconcilier avec l‘apprentissage   d’un métier.

Les membres de l’AVDP sont très disposés à dispenser la formation en informatique de qualité  à tous les autres candidats  détenus à condition de la disponibilité du matériel d’apprentissage. Outre, l’exercice d’un droit fondamental cela leur permettra de transmettre de nouvelles compétences, de mettre à jour leurs compétences professionnelles antérieures, de développer diverses connaissances, de renforcer leurs capacités afin de préparer leur  future réinsertion sociale et lutter contre la récidive.

L’AVDP termine en  émettant quelques  recommandations  à l’endroit du gouvernement burundais à travers l’administration pénitentiaire et tous les autres acteurs  intervenant dans le milieu carcéral   à savoir :

-Favoriser un cursus scolaire à l’intérieur des prisons identique à celui du milieu libre
- faciliter  l’accès au savoir des détenus (bibliothèques, nouvelles technologies éducatives, pratique culturelles et socio-éducatives)
- stimuler les jeunes  détenus à l’esprit de créativité des activités génératrices de revenus ;
-mettre à la disposition des jeunes en prison une salle de détente ;
- Améliorer les conditions de vie des mineurs en prison et de la population carcérale en général ;
-Faire intégrer l’éducation des mineurs en prison dans le programme d’éducation nationale ;

Car  chacun et chacune d’entre nous peut connaître un jour ou l’autre la prison au cours de sa vie.

 Vive la justice pour tous,  vive la solidarité mutuelle et  vive la vie digne et libre de tous les hommes !

 Je vous remercie