L’Association
Volontaire pour la Défense des Droits des Prisonniers (AVDP) en sigle console
en premier lieu les familles des victimes du mouvement s de grève des détenus
de la prison centrale de MPIMBA du 8 de
la mi- journée du 8 août 2013.
Voulant
connaître les mobiles de cette insurrection,
les membres de l’AVDP, se sont rendus sur les lieux pour s’enquérir de
la situation. Arrivée à la prison centrale de Mpimba, les membres de l’AVDP
ainsi que les représentant des l’APRODH, de l’AEEDH et de la CNIDH et ont
été accueillis par le Monsieur Bruno NIYONZIMA,
Directeur de la prison qui participait aux états généraux de la justice
à Gitega le jour du drame.
Informé
sur le mouvement de soulèvement, il a dû interrompre la réunion pour
intervenir dans les brefs délais. Il
nous a appris qu’il a reçu un coup de fil d’un prévenu transféré, lui signalant
que si l’annulation de transfert de ses codétenus n’était pas fait, les chefs
d’équipe communément appelé « Capita Généraux » déjà arrêtés,
ligotés et battus par les détenus en grèves allaient être égorgés sans aucune
autre forme de procès.
Signalons
qu’en date du 29 juillet 2013, à la prison centrale de Mpimba une autre grève
des détenus avait eu lieu contre leurs
représentants : chef d’équipe « Capita Généraux » ce qui
provoqua le limogeage de 5 chefs d’équipe
parmi les 24 reconnus par la direction de la Prison. Soulignons à toutes
fins utiles que les prisonniers ayant gardé la rancune contres les 5 chefs
d’équipe récemment déchus de leur fonction, réclamaient de sanctions encore
plus sévères que leur simple limogeage.
A
cet effet, les détenus en assemblée générale avec la Direction de la Prison ont
réclamé leur remplacement par voie électorale démocratique. Mais la direction
avait pris la décision de non remplacement des 5 chefs d’équipe afin d’apaiser
les esprits de la population carcérale.
En
outre, à l’origine de l’insurrection des détenus de Mpimba, fut le transfert de 13 détenus opéré en date
du 8 Août 2013, les autres détenus se
sont révoltés contre le transfert de leurs codétenus croyant qu’il s’agissait
d’un transfert disciplinaire vers les autres maisons d’arrêts.
Cependant, le Directeur de la Prison nous a
fait savoir que le mobile du transfert était motivé par le désengorgement des
milieux carcéraux actuellement de 2175 détenus pour une capacité d’accueil de
800 personnes, donc plus de 400% la surpopulation carcérale.
Le
Directeur a du contacter d’urgence le sous-commissaire de la Police
Pénitentiaire ainsi que le commissaire régional de police afin de calmer la
situation.
Arrivé
sur le lieu de l’insurrection, Il a constaté les dégâts humains : (une
victime, nombreux détenus blessés) et matériels, jet de gaz lacrymogène, tôle
cassées, armes blanches, jets de pierres, coups de fusils pour dissuader les
prisonniers, le premier victime fut une personne de religion musulmane qui
venait rendre visite et fêter ensemble avec les membres de sa famille en
prison, un deuxième victime du nom de RWARARIKA venait de succomber aux
blessures à notre arrivée. Ce
dernier figurait parmi les cinq capitas récemment suspendus de leurs fonctions
à la prison centrale de MPIMBA.
La
direction de la Prison, nous affirmé que des enquêtes ont déjà commencé et sont encours d’instruction, au total 141
détenus ont été arrêtés dont 101
prisonniers conduits au commissariat de police pour identifier les auteurs promoteurs de l’insurrection.
L’association
volontaire pour la Défense des Droits des prisonniers, (AVDP) déplore les dégâts observés à la prison centrale de
MPIMBA, la police pénitentiaire devrait
user de tous autres moyens adaptés afin d’éviter les tirs qui ont provoqué la
panique de la population carcérale et environnante.
Après
nos enquêtes menées autour de la prison centrale de Mpimba, la police et
l’administration pénitentiaire n’ont pas de conflits apparents ou réels avec
les détenus. Par contre, un conflit interne de représentation de ces derniers persiste. Il faudrait que les
détenus choisissent librement par
voie d’élections démocratique les 5 représentants pour compléter les 19 (capitaux généraux).
A l’endroit des personnes détenues, nous leurs
recommandons d’user tous les voies de recours pour transmettre leurs
revendications aux échelons habilités ;
De ne pas faire recours à la violation du
règlement d’ordre intérieur des établissements pénitentiaires, et ne pas se
faire justice eux-mêmes en cas de désaccord de leurs représentants.